Suis-moi !
III Dimanche de Pâques
L’évangéliste Jean nous emmène bien loin, vraiment au large dans la nécessaire compréhension du mystère du Christ qui, ressuscité d’entre les morts, nous précède continuellement sur les chemins de la vie. Pendant que les apôtres essayent de se retrouver après le drame pascal en cherchant à retrouver leur vie de toujours, le Seigneur ressuscité ” se tint sur la rive, mais les disciples ne s’aperçurent pas que c’était Jésus”. Le Maître connaissait le cœur de ses disciples. Pâques a réellement tout changé, de façon si radicale qu’il ne suffit pas de reprendre les anciennes habitudes pour retrouver son propre chemin. Il est nécessaire, pour ainsi dire, de tenir compte de Pâques ! Le Seigneur Jésus est sur la rive pour aider et accompagner les disciples à ne pas faire semblant et à ne pas oublier. Au contraire, ce qui sauve c’est de faire mémoire de son échec pour être capable de faire un pas en avant dans la compréhension du mystère de la vie, plutôt que de chercher de toutes les manières possibles à revenir en arrière. Dans les Ecritures, obéir signifie toujours croire et croire exige toujours d’avancer avec Dieu, sans qu’aucun obstacle ne nous empêche de rester dans sa lumière. Les apôtres sont heureux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages au nom de Jésus.” Héroïsme qui nourrit le narcissisme ou, plus profondément encore, joie de pouvoir sentir dans son propre corps combien l’Agneau immolé a souffert pour nous pour que nous expérimentions le don du pardon. Sur les rives de la Mer de Tibériade, l’on célèbre une réconciliation qui permet à chaque disciple, chacun à sa manière et à la mesure de sa capacité affective, de rénover son propre lien avec le Seigneur. C’est Lui qui prend soin de ses disciples qui semblent avoir oublié leur métier de toujours et il leur confirme cette vocation pour laquelle il les avait doucement éloignés de leur métier : SUIS-MOI.
Le Ressuscité n’arrête pas d’être l’ami capable de tendresse maternelle, c’est Lui qui nous rejoint là où nous sommes, comme nous sommes, au plus profond de l’expérience de notre désarroi et de notre inutilité. C’est Lui, ce ne peut être que Lui, c’est le Seigneur.
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